C'est une
obligation : de droit naturel si l'on veut être sauvé il faut professer de
Foi explicite l'Existence de Dieu, d'un Dieu créateur distinct de la création et rémunérateur des actes des hommes. Professer explicitement veut dire nécessairement qu'il y ait des actes dans la sphère publique.
Cela se nomme dans le jus publicum ecclesiasticum la "tolérance religieuse" : l'Etat doit tolérer l'expression de religions, même l'Etat catholique, parce que l'être humain n'est pas parfait et ne eput arriver à la vérité d'une pièce. En matière morale on stipule que nous avons l'obligation de suivre notre conscience même erronée.
Ce qui ne veut pas dire que toute expression religieuse doit être traitée à égalité avec l'Eglise catholique, ou que l'Etat n'ait pas l'obligation de favoriser l'Eglise catholique et de décourager les erreurs religieuses.
La declaration de Vatican II comme tout le reste du Concile ne dit rien de plus que ce que l'Eglise a dit, mais conformément à son discours inauguratif, et la manière dont le concile s'est déroulé, c'est dit moins bien et avec force ambiguïté.
En tout cas nous avons l'obligation de recevoir les textes dans une premier temps dans cette démarche, chose que n'ont pas fait ceux qui ont promulgué ces textes il est vrai qui en ont enseigné un sens gauchi, et choses que ne font pas non plus ceux qui partent d'un a priori négatif de rupture.
Ainsi un des problèmes vient du terme "droit à/de" qui est dans l'ordre de la philosophie du droit une déviation moderne.
On le comprend si on prend l'exemple d'un ado mal élevé à qui on reproche ses propos : il va dire j'ai le droit de parler. Pourtant en le rectifiant on ne nie pas son droit à s'exprimer, mais la manière dont il s'exprime.
De même en sanctionnant des excès de vitesse on ne nie pas le droit de conduire que donne le permis de conduire : on encadre l'exercice du droit.
Il y a une différence entre le droit entendu comme titre (au sens classique) et le droit au sens moderne (faux) qui inclut l'exercice du droit.
Or cette notion de droit à, droit individuel de, droit subjectif à surtout reconnu comme droit naturel vient fausser cette distinction en ne permettant pas la distinction pourtant réelle.
Car au sens moderne, le droit équivaut à la possibilité de faire : quelque chose qui n'est pas interdit.
On voit l'erreur et le danger totalitaire : dans ce qu'on fait il y a des choses interdites, des choses possibles et une infime minorité dans les choses possibles qui sont l'exercice d'un droit. En ecrivant ici je n'exerce pas un droit. Je n'ai pas le droit au sens classique de poster un message sur ce Forum. Cela ne veut pas dire que cela m'est interdit, mais que c'est possible.
Au sens moderne : j'ai le droit de le faire, car c'est possible. On voit le régime totalitaire se profiler derrière cela : on ne peut faire que ce qui est reconnu comme un droit, tout le reste est interdit.
Autre signe : le fait de dire c'est normal. Normal est relatif à une norme. Le plus souvent il convient de dire c'est naturel : conforme à la nature, c'est le titre suffisant, qu'il y ait une norme ou non.
et le droit naturel au sens classique n'est pas une collection de normes.
Exemple qu'on entent fasse aux services publics : "c'est normal d'être en colère quand même". Non c'est naturel, mais aucune norme ne vient donner le droit d'être en colère. Pas besoin de norme, ou de droit pour se mettre en colère.
On pourrait aussi discuter du mot liberté lequel impose la recherche de la vérité comme préalable à toute affirmation ou promotion publique. Liberté ne veut pas dire simplement pouvoir faire.
Mais revenons au sujet.
Il y a un devoir selon la nature de chaque individu, cela ne veut pas dire que corrélativement l'Etat
- ait le droit / le devoir de reconnaitre toute expression religieuse à égalité avec l'Eglise catholique,
- n'ait pas le droit / le devoir de réglementer l'exercice de ce droit, ni même qu'il puisse interdire des exercices en tant que tel et non pas seulement comme le dit le Syllabus au fondement qu'ils portent atteinte à l'Ordre Public mais parce qu'ils sont faux ou dégradants ou trop éloignés de la loi naturelle etc
- ni que l'Etat doivent reconnaitre et encourager d'autres religions que la religion catholique, etc
D.H. ne permet pas de remettre en rien en cause ce que l'on enseignait avant le Concile.
Notez par exemple :
Mais dans la propagation de la foi et l'introduction des pratiques religieuses, on doit toujours s'abstenir de toute forme d'agissement ayant un relent de coercition. Une telle manière d'agir doit être regardée comme un abus de son propre droit et une entorse aux droits des autres.
On parle ici de l'Eglise et non de l'Etat.
On demande à l'Eglise de ne pas abuser du droit civil, du bras séculier, ce qui le suppose à sa disposition, la théorie des deux glaives n'est pas remise en cause, au contraire. Ce n'est pas l'Eglise qui doit agir directement... donc qui ?
D.H. dit aussi que toute personne a le droit à contester une négation juridique de sa dimension religieuse, et le fait que cette dimension religieuse ait un aspect public. La liberté de conscience et de religion des droits de l'homme est un leurre en ce sens aussi : pas de liberté sans manifestation de cette liberté et encore moins si on nie cette manifestation.
D.H. ne dit rien sur la nature et la valeur de cette expression, ni sur l'encadrement que l'Etat doit donner à l'exercice de ce droit.
Comme le dit l'abbé Pagès, il faut rappeler la conjoncture, et non seulement le communisme était visé mais aussi les chrétiens en terre d'Islam.
Cela ne crée pas un droit non plus à quelque erreur qui se prétend religion de se faire reconnaitre des droits spécifiques ou une catégorie juridique spéciale.
D.H. ne demande pas à l'Etat par exemple de donner un statut à la scientologie ni au Bouddhisme ou à je ne sais quelle secte protestante.
Comme en matière de miséricorde : un mendiant a un droit à être secouru, mais personne n'a d'obligation individuelle à secourir tel ou tel qui se présente à nous. Il n'a pas de droit contre nous.
Ce que dit D.H. c'est que toute personne ayant de droit naturel l'obligation de rendre un culte à Dieu ne peut se voir nier cette obligation par l'Etat, quant à l'exercice de cette obligation, cela relève de manière inchangée de la doctrine classique de l'Eglise : l'erreur ne peut être que tolérée en raison de la faiblesse humaine et n'a pas de droit contre.
Ceci est entre autre ce que dit D.H., qu'autre aient été l'enseignement fait en son nom, et la pratique qui s'en prévaut est une autre question.