Une vieille légende écossaise raconte que le chevalier Douglas, fidèle à un vœu qu'il avait fait à Robert Bruce, prit le cœur du vaillant chef, après sa mort, l'enveloppa dans un linge de soie, le plaça sur son cœur et partir ensuite pour Jérusalem, où il devait déposer aux pieds du
Saint-Sépulcre le cœur de son royal ami. Douglas quitte son pays, il
traverse la mer, il passe la France, il passe les Pyrénées. Or, dit la légende, le cœur de Bruce, posé sur le cœur de Douglas, opérait des merveilles. Un jour, après de longues marches, le chevalier s'arrête, épuisé. Il s'assied sur le bord de la route; ses yeux sondent les horizons fuyants, la lassitude l'envahit et la nostalgie le prend. Il regrette la patrie qu'il a quittée; il rêve à ses chères montagnes d'Écosse, aux lacs d'azur, aux hameaux, aux jolies bourgades de son pays. Et il veut retourner sur ses pas, c'est-à-dire commettre la forfaiture d'oublier son vœu, son serment. Alors le cœur de Bruce se met à battre plus précipitamment sur le cœur de Douglas. Le chevalier reprend courage, il continue sa marche: et toujours ainsi, à chaque fois que la défaillance se faisait sentir, le cœur de Robert Bruce, par des battements plus précipités, ranimait le courage de son ami. Douglas traverse encore d'autres pays, portant sur son cœur le précieux trésor. Arrivé à une grande plaine, où des chrétiens étaient écrasés par les Maures, le cœur du roi d'Écosse excite l'héroïsme du chevalier. Douglas ramasse une épée, s'élance sur un cheval, pousse la charge contre les mécréants et ramène la victoire sous le drapeau des chrétiens. Et ainsi à chaque danger, à chaque difficulté, jusqu'à ce qu'enfin arrivé à Jérusalem, il put ensevelir pieusement le cœur de son royal ami.
Chevaliers du Christ, nous avons mieux que la poussière d'un cœur royal à mettre sur notre poitrine. Nous avons le Cœur même d'un Dieu, le Cœur du Roi Jésus, vivant, actif, dans son Eucharistie. Avec ce Cœur sur le nôtre, nous ne connaîtrons ni les ennuis, ni les fatigues, ni le découragement. Nous marcherons toujours dans la voie de l'honneur et du sacrifice, dédaigneux de tout, les yeux fixés sur le but à atteindre. Et ainsi, après avoir embaumé notre route ici-bas, le Sacré-Cœur nous introduira dans la maison du Père, dans le royaume de la Jérusalem céleste.
-Père Coubé, S.J.
Saint-Sépulcre le cœur de son royal ami. Douglas quitte son pays, il
traverse la mer, il passe la France, il passe les Pyrénées. Or, dit la légende, le cœur de Bruce, posé sur le cœur de Douglas, opérait des merveilles. Un jour, après de longues marches, le chevalier s'arrête, épuisé. Il s'assied sur le bord de la route; ses yeux sondent les horizons fuyants, la lassitude l'envahit et la nostalgie le prend. Il regrette la patrie qu'il a quittée; il rêve à ses chères montagnes d'Écosse, aux lacs d'azur, aux hameaux, aux jolies bourgades de son pays. Et il veut retourner sur ses pas, c'est-à-dire commettre la forfaiture d'oublier son vœu, son serment. Alors le cœur de Bruce se met à battre plus précipitamment sur le cœur de Douglas. Le chevalier reprend courage, il continue sa marche: et toujours ainsi, à chaque fois que la défaillance se faisait sentir, le cœur de Robert Bruce, par des battements plus précipités, ranimait le courage de son ami. Douglas traverse encore d'autres pays, portant sur son cœur le précieux trésor. Arrivé à une grande plaine, où des chrétiens étaient écrasés par les Maures, le cœur du roi d'Écosse excite l'héroïsme du chevalier. Douglas ramasse une épée, s'élance sur un cheval, pousse la charge contre les mécréants et ramène la victoire sous le drapeau des chrétiens. Et ainsi à chaque danger, à chaque difficulté, jusqu'à ce qu'enfin arrivé à Jérusalem, il put ensevelir pieusement le cœur de son royal ami.
Chevaliers du Christ, nous avons mieux que la poussière d'un cœur royal à mettre sur notre poitrine. Nous avons le Cœur même d'un Dieu, le Cœur du Roi Jésus, vivant, actif, dans son Eucharistie. Avec ce Cœur sur le nôtre, nous ne connaîtrons ni les ennuis, ni les fatigues, ni le découragement. Nous marcherons toujours dans la voie de l'honneur et du sacrifice, dédaigneux de tout, les yeux fixés sur le but à atteindre. Et ainsi, après avoir embaumé notre route ici-bas, le Sacré-Cœur nous introduira dans la maison du Père, dans le royaume de la Jérusalem céleste.
-Père Coubé, S.J.