Puisqu’il s’agit de contes sur la mort chrétienne,[....]
Les lecteurs devront veiller à distinguer ce qui est d’une part la foi et ce qui est d’autre part l’illustration imaginaire.
M. Dupuy, secrétaire
29 octobre 2006
Un conte A.Dumouch : Adolf HitlerSa lente agonie Adolf Hitler fut l’un des plus puissants Antéchrist que le monde ait connu. Durant sa vie, il a réussi à insuffler sa haine à l’égard du peuple juif, à toute une nation… SA nation. Toute sa vie fût motiver par un seul but ; détruire cette race maudite ! Cette obsession lui venait de la certitude d’un complot Juif contre le monde. Fondée sur l’observation de quelques notabilités Juives, il avait élaboré cette théorie du complot en la faisant remonter jusqu’à l’humanisme tourné vers le Dieu d’Abraham, appliquant sa logique implacable jusqu’aux petits enfants qui ne distinguaient même pas leur droite de leur gauche. Il n’en démordit jamais et toutes ses actions trouvaient leur justification dans cette obsession.
« Une seule chose me survivra peut-être, mais je l’aurai accomplie jusqu’au bout : je délivrerai le monde de la race Juive ! » Son Ange gardien fit tout ce qu’il pût pour sauver l’âme de ce grand pécheur, mais cet homme assoiffé de pouvoir n’avait pas l’intention de se détourner de la voie à laquelle il avait tout sacrifié. Sentant que son temps était compté, il agit avec plus de vigueur encore pour tuer, faisant de la
« solution finale contre les Juifs » l’obsession de son pouvoir.
« Comme l'aigle qui prend son essor, sa dureté atteint son apogée et il transforma son pays en une nation au visage dur, sans égard pour sa vieillesse et sans pitié pour sa jeunesse » (Deutéronome 28, 49). Il assignait une priorité aux trains de Juifs dirigés vers les camps de la mort, faisant passer ceux-ci avant certains trains de ses troupes vers le front.
Deux jours avant sa mort, il montra dramatiquement une fois de plus, que rien ne le détournerait de sa folie meurtrière. On lui parla d’un jeune de 15 ans, de
Hitlerjugens qui, à lui seul, avait réussi à détruire des chars d’assauts soviétiques. Sortant pour une dernière fois de son bunker, dans un Berlin en ruine, il le décora de la croix de fer. Alors qu’il n’y avait plus d’espoir pour l’Allemagne, il aurait pût lui dire de fuir et de sauver sa vie, mais il fût sans pitié et le renvoya au combat, sachant très bien qu’il l’envoyait à une mort certaine. Voyant que son rêve s’écroulait devant ses yeux, il lui tourna purement et simplement le dos.
« L’Allemagne s’est montrée lâche! Elle s’est montrée indigne de moi! Elle ne doit pas survivre! ».
Depuis près de deux ans, l’idée du suicide le hantait en permanence. S’étant renseigné sur les poisons, il avait préparé sa mort calmement. Sachant que sa mort pouvait sauver des millions de vie, son suicide aurait pu être un acte de bonté envers le prochain. Mais, toutes les bonnes pensées que son ange gardien lui envoyait, butaient contre cet insensé orgueilleux. Il retarda donc l’échéance de son suicide jusqu’au dernier moment.
8 avril 1945 Tels les antiques rois germaniques, il décida de se faire accompagner dans la mort par son épouse. Celle-ci lui était si dévouée qu’elle en était devenue insignifiante. Il cassa dans sa bouche l’ampoule de cyanure, puis se tira une balle dans la tempe. Ce geste le propulsa violement hors de son corps. A côté de lui se trouvait le spectre de sa femme, étonnée et amusée par cette expérience pour le moins originale. Il constata avec agacement qu’Eva s’amusait de tout, jusque dans la mort. Pour sa part, il comprit une fois de plus ce qu’il avait toujours soupçonné :
Puisqu’il y avait survie, il existait donc bien une Providence, et donc, celle-ci l’avait accompagné sa vie durant. Il resta un long moment sur l’Allemagne, hantant à l’heure de sa mort une réalité qu’il n’avait pu qu’apercevoir auparavant. Il vit ses SS appliquer scrupuleusement ses directives concernant son corps, qu’ils aspergèrent d’essence hors du bunker. Il pensa soudain au jeune qu’il avait décoré quelques jours plus tôt pour son héroïsme et, mystérieusement, il se retrouva aussitôt auprès d’un corps qu’il identifia sans peine. Eva Braun ne supporta pas plus longtemps de le suivre sur le champ de bataille jonché de cadavres. Ce spectacle l’affligeait et, remarquant au dessus d’elle une sorte de tunnel de lumière blanche, elle sembla y disparaître.
Le long passage de la mort Pour sauver Hitler, les Anges de Dieu prirent leur temps. Pour essayer de le détacher de son orgueil, ils lui firent voir de ses propres yeux, la vanité de ce qu’il avait construit, espérant de lui une réflexion, puis un repentir. Il poursuivit donc
seul sa quête à travers l’Allemagne, voyageant librement dans ce corps invisible que la dissolution de la biologie ne détruit pas. Il vit les ruines, les monceaux de cadavres dans le sol. Il hanta la Pologne, la Russie et l’Europe tout entière. Étant entre deux mondes, il y vit aussi partout ce qui est invisible aux vivants, à savoir des armées de spectres livides, des âmes errantes comme lui qui fuyaient à sa vue.
Puis, il assista à son échec : il voyageait encore sur la terre lorsque, en 1948, il vit le peuple Juif se relever et fonder son État. Il le jugea faible et amoindri et il se réjouit quand d’autres peuples reprirent le flambeau de sa haine. Il observa que cette haine planait au dessus des peuples sous la forme d’un démon. Mais il constata la mystérieuse et permanente victoire du peuple Juif, qui semblait protégé par une Main invisible qui affaiblissait à chaque fois ses ennemis, augmentant d’autant leur colère.
Vingt-cinq ans après son suicide, il dut encore assister au retournement complet de la génération suivante, qui prit des valeurs exactement inverses aux siennes, rendant impur le sang germanique par une immigration sans limites. L’Europe entière semblait sentir sa présence malfaisante et se détournait avec horreur de tout ce qu’il avait représenté.
C’était la défaite totale d’un homme, de son projet. De quoi faire réfléchir et rendre lucide sur la vanité de toute sa vie ! Mais lui, loin de se repentir, maudissait l’Europe en disant :
« Vous reviendrez à moi. Moins de trois générations et vous regarderez de nouveau mon œuvre ! » Les Anges de Dieu, toujours invisibles, observaient son âme dans le shéol de son errance. Ils ne virent aucun progrès, comme si la longue méditation solitaire de plus de quarante années dans un désert aride ne lui apprenait rien.
L’Adversaire En septembre 2001, l’Adversaire, l’Ange révolté, fut enfin autorisé à lui apparaître. Il ne vint pas seul, mais se fit accompagner par plusieurs de ses anciens compagnons. Hitler vit une grande lumière et Lucifer se tint devant lui . À la vue de sa noblesse, Hitler ressentit une émotion puissante, un sentiment de force qui lui rappela les anciennes sensations de Nuremberg. L’Ange déchu prit la parole et lui dit :
- Tu es un disciple de choix ! Durant ta vie, tu m’as servi loyalement ! Tu n’es pas un faible, la pitié n’a jamais eue aucune prise sur toi ! Je t’offre un royaume qui correspond à tes valeurs. Un royaume ou tu seras le Maître incontesté. Le F
ührer ! Grand, riche et puissant ! Mais avant d’en prendre possession, tu dois affronter une dernière épreuve. Un juif ! Un juif redoutable du nom de Jésus. Il te parlera de pardon, de miséricorde, de compassion… d’amour ! Ne te laisse pas « convertir » et sois-moi fidèle ! » Envahi par un sentiment de toute puissance, Adolf Hitler donna son assentiment à Lucifer, admirant la noblesse et la dignité qui émanait de cet Être lumineux. L’Adversaire s’effaça alors, pleinement confiant en son serviteur.
Le Messie Juif Adolf Hitler attendit donc que paraisse le redoutable ennemi que lui avait annoncé le noble Lucifer. Jadis, il pensait liquider cette religion après sa victoire militaire car il avait toujours détesté les valeurs du Messie des chrétiens.
Mais le Messie le prit par surprise. Il ne vint pas lui-même. Il délégua en avant de lui deux femmes, les deux seules qui, objectivement et malgré le peu d’intelligence qu’il voyait briller en elles, l’avaient aimé et s’étaient dévouées pour lui. Sa mère et son épouse Eva ! Elles se tenaient devant lui, toutes deux intimidées. Elles ne disaient rien mais leur apparence parlait pour elles. Il émanait d’Eva une attitude de parfait regret. Pour la première fois, elle semblait intelligente et profonde, comme si un chagrin immense avait mis du plomb dans sa superficialité. Elle semblait crier de tout son être, enveloppé d’une douce clarté :
« On m’a pardonné mon inconséquence. On ne m’a pas condamné pour toujours pour mon silence, moi qui pouvais parler. » Quant à sa mère, il avait regretté jadis qu’elle ne fut vivante pour assister à ses triomphes. Or, elle ne semblait avoir aucune admiration pour son œuvre. Elle semblait attendre de lui une autre victoire,
celle d’un repentir.
Hitler fut touché en certaines parties de son être, mais également profondément agacé de ces deux présences et de ce qu’elles exigeaient de lui. C’était une expérience pénible.
Le choix d’Hitler Les deux femmes de sa vie s’écartèrent bientôt et indiquèrent derrière elles une immense colline de lumière sur laquelle, en un seul regard panoramique, il vit un peuple immense qui semblait s’être réuni pour lui. Ils étaient tous beaux comme des anges, rayonnant de cette même bonté qu’il avait vue chez Eva. Il reconnut sans peine des dizaines de millions de Russes, des millions de Juifs, de Polonais, d’Allemands et des centaines de milliers de tziganes... Comme dans une sorte d’accélération du temps, il lui semblait que chacune de ces âmes lui montrait sa vie, son histoire brisée, son enfance arrachée, son corps brûlé. Mais tout cela se faisait sans haine et la foule silencieuse semblait crier, unanime :
« Si tu acceptes de demander pardon, nous te pardonnerons. Tu es notre frère, car nous avons en commun le même Père ! Tu seras l’un parmi nous tous, à jamais. Et on ne se souviendra plus des larmes du passé. » C’était une vision si incongrue, qu’Hitler en fut déstabilisé. S’il s’était attendu à cela ! Le fond de son âme fut sincèrement touché par tant de sollicitude. Mais son intelligence analysait tout ce que cela impliquait.
Parmi ce peuple de rois qui semblait attendre
son choix, il remarqua une jeune fille étonnement plus lumineuse que les autres, et qui ne devait pas être morte à plus de 25 ans. C’était une Juive, une religieuse contemplative qui était devenue disciple du Christ durant sa vie terrestre. Il assista en pensée à son voyage vers Auschwitz, dans un wagon à bestiaux où elle avait passé son temps à prier pour l’âme du Führer de l’Allemagne. Elle avait prolongé sa prière pour son bourreau jusqu’au moment où elle respirait le gaz mortel. Avant d’entrer dans l’autre monde, elle l’avait visité de son âme dans son refuge de Berchtesgaden. Il vit que cette jeune femme était devenue l’une des plus grandes Guides du monde de Dieu et que cette grandeur était fondée sur son amour de ses ennemis ainsi que sur sa capacité à s’abaisser durant sa vie, pour laisser vivre le Christ.
Les pensées se faisaient précises dans l’esprit d’Hitler. N’étant pas lui-même humble et n’ayant aucun amour du prochain (encore moins pour ses nombreux ennemis), il comprit avec une redoutable clarté que s’il écoutait cette sirène, il devrait se contenter d’être l’un parmi tant d’autres et qu’il ne serait pas le premier, le Guide, le
Führer du Royaume des Cieux.
Parmi les six blasphèmes contre l’Esprit Saint (
Refus de croire malgré l’évidence ; Présomption ; Envie des grâces fraternelle ; Désespérance ; Obstination ; Impénitence finale), la plus grande épreuve d’Adolf Hitler fut
l’envie. Comment se résoudre à se faire pour l’éternité, le serviteur et l’ami de milliards d’êtres dont les valeurs méprisables n’avaient rien à voir avec la grandeur de tout ce qu’il avait aimé ? Comment accepter que ces âmes humbles possèdent maintenant une telle gloire, plus grande que celle qui défilait en musique, dans les claquements des drapeaux marqués de la croix gammée ? Comment se résoudre à être pour l’éternité
le plus petit, puisque toutes se considéraient comme tel ?
Après la mort C’est ainsi que, en 2001, le spectre d’Hitler termina son errance sur la terre et passa dans l’autre monde. Sa présence cessa peu à peu d’être l’unique obsession des pensées de l’Europe. Cette année là, le monde entra dans une nouvelle étape de son histoire douloureuse.
Son long passage dans la mort étant fini, deux portent s’ouvrirent pour Adolf Hitler : celle du repentir et de la seule Royauté
éternelle, à savoir l’union au vrai Dieu d’amour mort pour les hommes sur une croix ; celle d’une Royauté solitaire et
sans fin, dans un monde de gloire humaine où l’on y adore que soi-même.
Nul sur cette terre ne connaît quel fut le choix final d’Adolf Hitler face au Christ.
Marthe Robin, qui fut proche de Dieu dès cette terre disait de lui :
« Priez pour lui… au cas où… » car le Christ est mort, même pour « Adolf Hitler »