Hérésies de Vatican II et de Jean Paul II

cette texte est une pure bêtise.
Pas besoin d'aller loin, à la troisième proposition on a compris : c'est du Dumouch version sedevac.

1. Chaque être humain est uni en Jésus Christ GS : 22

c'est la phrase fameuse de G.S. 22.2

Car, par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme.

Déjà la citation est fausse !

Ensuite
* le reste du paragraphe montre que c'est aporétique : N.S. s'est uni dans le sens où il a vécu comme un homme ordinaire, prenant les peines et les soucis, de telle sorte que tout homme de tout temps et toute condition peut se reconnaitre dans la vie cachée de N.S. Voilà le sens contextuel : pas grande valeur.
*Surtout l'affirmation de la valeur de l'Incarnation, se retrouve dans les écrits des Pères et sous la plume de nombre d'auteurs spirituels, et non seulement pour l'humanité, mais "cosmique". Je crois bien que le Bréviaire même donne à prier des hymnes qui parlent de l'effet de l'Incarnation pour la nature, tout l'ordre du créé. Or les pierres sont les mêmes, les animaux aussi.

La lettre de GS 22.2 donc on ne nie pas un dogme.

Ce qui est hérétique est l'interprétation qu'on en peut donner, comme quoi tout homme serait en état de grâce ou posséderait la grâce sanctifiante, serait "en amitié avec Dieu" par le seul fait de l'Incarnation i.e. sans la charité, sans question de conscience, de vie morale, de sacrements, etc.
Mais le texte ne dit pas cela, et on lit même : "en quelque sorte uni" qui montre qu'on emploi une figure, une manière de parler et non une affirmation d'une réalité.

2. L’homme est un être supérieur en tout GS : 26

G.S. 26 ? Où a t il lu cela ?
L'auteur de cette liste stupide n'a pris la peine ni de donner la citation exacte ni la référence, au moins du paragraphe.
Deux phrases se rapprochent :
GS. 26.2 Mais en même temps grandit la conscience de l’éminente dignité de la personne humaine, supérieure à toutes choses et dont les droits et les devoirs sont universels et inviolables. Il faut donc rendre accessible à l’homme tout ce dont il a besoin pour mener une vie vraiment humaine, par exemple : nourriture, vêtement, habitat, droit de choisir librement son état de vie et de fonder une famille, droit à l’éducation, au travail, à la réputation, au respect, à une information convenable, droit d’agir selon la droite règle de sa conscience, droit à la sauvegarde de la vie privée et à une juste liberté, y compris en
matière religieuse.

ou GS. 26. 3. Aussi l’ordre social et son progrès doivent-ils toujours tourner au bien des personnes, puisque l’ordre des choses doit être subordonné à l’ordre des
personnes et non l’inverse.

Ce que le texte dit, mal c'est vrai, c'est que les choses du temps, la société, l'économie, etc sont soumises à l'homme. A chacune des retraites (selon St Ignace) on le répète : toutes choses sont crées pour l'homme.

Rien à voir donc avec 2 Dieu est supérieur en tout Sylvestre Ier DC : 5

Néanmoins le texte conciliaire est défectueux, on en voit le danger par exemple par comparaison avec le texte de St Ignace :

L’homme est créé pour louer, révérer et servir Dieu notre Seigneur
et par là sauver son âme,
et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme
et pour l’aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé.

D’où il suit que l’homme doit user de ces choses
dans la mesure où elles l’aident pour sa fin
et qu’il doit s’en dégager dans la mesure
où elles sont pour lui un obstacle à cette fin.

Je ne vois pas d'hérésies et d'autre part je ne vois pas du tout la proposition que l'homme est un être supérieur en tout.

Mais je vois

* une dangereuse abstention de la finalité de l'homme, sa dignité présentée comme une fin, sans précision de ce qui en constitue l'éminence: l'image de Dieu, connaître et aimer Dieu.

* un fatras libéral qui empêchent la réflexion : "droit à", "l'homme",
des implications / causalités abstraites: "il faut donc", "puisque", "doit être", etc

3. Jésus Christ fut l’aîné de plusieurs frères GS : 32

alors là c'est le sommet.

L'auteur veut nous faire croire que le texte conciliaire énonce que N.S. aurait des fréres (de sang), c'est à dire nierait la virginité perpétuelle de la Bienheureuse Vierge.
pour qu'on entre dans le champ de la condamnation Quiconque dit que Jésus avait des frères et des sœurs, qu’il soit condamné St. Sirice Ier D : 91

Que dit le texte : j'imagine que c'est le § 4 qui est visé
4. Premier-né parmi beaucoup de frères, après sa mort et sa résurrection, par le don de son Esprit il a institué, entre tous ceux qui l’accueillent par la foi et la charité, une nouvelle communion fraternelle : elle se réalise en son propre Corps, qui est l’Église. En ce Corps, tous, membres les uns des autres, doivent s’entraider mutuellement, selon la diversité des dons reçus.

On ne dit donc absolument pas que la Bienheureuse Marie ne soit toujours Vierge, ni même que Saint Joseph aurait eu des enfants d'un premier mariage (demi-frères de Notre Seigneur).
Le texte ne parle absolument pas de cela.

Il reprend une expression de Saint Paul, une réalité :
Rom 8,29. Car ceux qu'Il a connus par Sa prescience, Il les a aussi prédestinés à devenir conformes à l'image de Son Fils, afin qu'Il fut Lui-même le Premier-né entre des frères nombreux.
et colossiens 1, 15sq.

C'est mal dit, avec trop de réalités, et de notions dans peu de phrases, simplement évoqués, sans précisions, etc.

mais une nouvelle fois :
1. où est l'hérésie
2. où est l'affirmation qu'on reproche au texte

Le reste est encore plus nul.

4. Les catholiques peuvent donner la Communion aux Orthodoxes orientaux OE : 27
5. Les écoles doivent recevoir une éducation sexuelle GE : 1

ces points relèvent de la discipline, simple comme le 5 ou sacramentelle comme le 4, mais pas même connexe au dogme. Donc hors du champ de l'hérésie.
pas la peine de chercher ce que dit vraiment le Concile, comme montré supra ce qu'on lui reproche ici est du bidon.

Conclusion

Cette liste est pire que le texte conciliaire.
Le texte conciliaire présente des ambiguïtés, apories, pralogismes, une imprégnation de concepts libéraux, modernistes, etc
MAIS dont les formules peuvent être conciliées avec le thomisme, une formation thomiste même basique permet de comprendre, de pondérer les affirmations, et de donner à cette logorrhée la valeur d'autorité qui lui revient : très faible.
Au passage : n'en déplaise à M Dumouch, que 2500 évêques n'aient pas définis de dogme ne fait pas du concile Vatican II une réunion de gateux autour d'une tasse de thé comme il le dit. Benoit XVI n'a pas défini de dogme (encore) cela ne fait pas son magistère négligeable ou sans valeur. Il y a des degrés d'autorités, et il y a des degrés de précisions dans l'expression. Et les expressions, les phrases et affirmations des textes conciliaires, quelque soit leur degré d'autorité, sont rarement d'une grande qualité, précises ou bien construites. C'est bien plus un style oral, homilétique, prescriptif, indicatif, qu'une construction théologique ciselée, définitoire.

La liste viole la simple logique : falsifie ses citations,
manque de respect à l'égard du magistère antérieur au concile en l'applicant à tort et travers.
On dirait presque une caricature pour discréditer une critique du Concile.

Quel travail cher TT! Bravo pour cette étude rigoureuse.

Merci aussi à Odabyss d'avoir posté ce sujet. Il permettra sans doute d'approfondir la question qui pour moi, comporte encore certaines zones d'ombre. Tous les textes de VII ne sont pas exempts d'une certaine ambiguïté que seul un CVIII pourrait lever infailliblement. En attendant, ne tirons pas sur l'ambulance.